Témoignage Ana MORAIS

« Nous sommes au milieu des années 90. J’habite proche de Grenoble et je suis au lycée, le bac en ligne de mire.
Mais ma mère tombe malade. Je dois m’occuper d’elle et je suis contrainte d’abandonner mes études.
Plus tard j’enchaîne les petits boulots, sans autre objectif que de subvenir à mes besoins.
Je me forme comme ambulancière et je travaille auprès de personnes dépendantes, touchées par des handicaps lourds. J’aime ce métier, mais mon corps ne suit pas. En 2011 je dois quitter cet emploi.
Dans la foulée, je rencontre Cap Emploi. Ma conseillère me parle d’une reprise de formation en alternance. Mais j’ai 30 ans passés, plus aucune confiance en moi, et j’ai surtout peur de l’échec.
Ma conseillère m’encourage, et m’oriente vers une remise à niveau. Je retravaille les bases : le français, les maths, la bureautique. J’ai d’abord l’impression de faire un retour en arrière… avant de me rendre compte que c’est en fait un énorme bond en avant !
C’est décidé : je vais m’orienter vers un emploi administratif. J’en ai les capacités et l’envie !
Je recherche un contrat en alternance, toutefois je ne parviens pas à trouver d’employeur. Ma situation reste précaire, mais je ne lâche pas. Je sollicite de nouveau Cap Emploi, et la cellule « alternance » d’Ohé Prométhée Isère. Cette fois c’est bon, je suis retenue pour un Bac Professionnel au Département de l’Isère.
Je suis bien intégrée au sein de mon équipe de travail, et mon employeur m’accompagne en se montrant facilitant et engagé sur la cause du handicap. Je valide mon Bac Pro, et le Département ouvre un poste. Je suis titularisée comme « gestionnaire administrative et financier ».
Mais je ne me contente pas d’en être arrivée là !
J’ai un enfant autiste, et avec le soutien de mon employeur je sensibilise mes collègues de travail sur la question de l’autisme. Je monte un projet de communication de grande ampleur, en utilisant la taille et la force du Département pour faire connaître la Journée Mondiale de Sensibilisation à l’Autisme. A cette occasion, je fais la une de « Mag Isère ».
Désormais je compte poursuivre mon évolution professionnelle, sur un poste de chargée de projets.
Je suis reconnaissante envers les personnes qui m’ont soutenue, et qui ont cru en moi. Aujourd’hui, c’est moi qui encourage celles et ceux qui souhaitent changer leur destinée à croire en leur chance !

Je m’appelle Ana Morais, et je suis fière de mon parcours. »