
Interview de Manu Rouyer, référent handicap du Groupe Satoriz
Après 25 années de bons et loyaux services au sein du Groupe SATORIZ, Manu Rouyer prendra bientôt le large pour profiter d’une retraite bien méritée. A la recherche de son successeur sur la mission de Référent Handicap, il a constaté avec bonheur que les postulants ne manquent pas pour reprendre le flambeau. Personnage attachant, Manu Rouyer nous a accueillis dans son bureau de Ste Helene sur Isère, au siège social du Groupe Satoriz. Zoom sur un parcours atypique, et portrait d’un homme de valeurs.
Qui est Manu Rouyer ?
En dehors du travail, Manu aime surtout regarder les matches de rugby. Professionnellement, il se décrit comme « quelqu’un qui a eu la chance de tomber sur un employeur compréhensif, et qui a accepté mon handicap », à la suite d’une reconversion pour raisons de santé.
Cuisinier de métier, Manu devient inapte à cet emploi en 1999. Il se forme à un nouveau métier, et ils ne sont encore que 3 dans les bureaux de l’entreprise quand Manu est recruté par Satoriz comme aide-comptable.
« Quel stress lors des premières journées ! » se souvient-il. « La DAF de l’époque m’a pris sous son aile, et je suis entrée directement dans le vif du sujet ! » Désormais directrice Générale du Groupe, Manu assure qu’elle a été son mentor, et a contribué à la réussite de son intégration.
Un poste d’aide comptable, au sein d’une entreprise dynamique
Aujourd’hui, la société s’est développée, et compte plus de 700 salariés. Le groupe est bien implanté dans les régions Est de la France, avec une quarantaine de magasins et des filiales en boulangerie, restauration, négoce, etc… La dynamique économique de l’entreprise est manifeste, après une année 2024 qui a sonné la relance !
On constate rapidement que les locaux du siège de l’entreprise sont agencés afin qu’il y fasse bon vivre. Les salariés ont le sourire, l’accueil est chaleureux. Il y a très peu de turnover sur les fonctions support. Un peu plus en magasin, du fait de la réalité du métier, mais cela reste largement modéré par rapport à d’autres grandes enseignes de commerce alimentaire.
Grâce à son expérience, Manu Rouyer assure des tâches diversifiées, et aide notamment les collègues qui ont une surcharge de travail temporaire au moment des bilans comptables. « Manu la rustine », comme il se définit : en soutien de ceux qui ont besoin d’aide.
Une référence handicap, assurée comme une mission
Il y a la référence handicap aussi, pour « accompagner les salariés dans une demande RQTH, ou gérer des aménagements de poste. L’entreprise bénéficie d’aides de l’AGEFIPH, mais elle est aussi capable de financer certains aménagements sur fonds propres ». Manu se veut être l’interface neutre entre le groupe et les salariés. La politique handicap du groupe porte ses fruits, et l’entreprise a atteint son taux d’emploi de 6% de travailleurs handicapés.
Manu a toujours souhaité rendre à l’entreprise ce qu’elle lui a donné, en lui laissant sa chance, et en lui permettant de travailler dans des conditions adaptées à son handicap. « La référence handicap est assurée en contrepartie et en reconnaissance des actions mises en place par mon employeur à mon bénéfice ».
Des succès dont Manu serait fier ? « Nous avons intégré il y a 4 ans un homme touché par un handicap assez lourd sur notre plateforme logistique. Le collectif de travail a été bien sensibilisé, les tâches confiées sont adaptées à sa situation de santé, et c’est un réel succès. Certaines représentations sur le handicap ont la vie dure, mais dans le cas présent nous avons réussi à les casser ! ».
Manu est très sollicité au moment de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées, qui a lieu chaque année au mois de novembre. Il met en place de nombreuses journées d’immersion dans les magasins, lors de la campagne nationale DuoDay. L’année dernière, l’opération a abouti « au recrutement d’une jeune dame en fauteuil roulant, dans le cadre d’un contrat en alternance. Elle travaille en surface de vente, malgré son handicap. Cela est possible à la faveur de la bienveillance de l’équipe, et grâce à la compréhension de la clientèle ».
A force de s’occuper des autres, Manu a fini par s’oublier un peu. Il a notamment omis de renouveler sa demande de RQTH, et s’est retrouvé sans statut spécifique durant quelques mois ! « Cela m’a valu quelques tracasseries administratives, mais tout est rentré dans l’ordre ».
Une continuité à envisager
Le successeur de Manu aura notamment pour tâche de sensibiliser les salariés bénéficiaires d’une RQTH sur la nécessité d’anticiper les demandes de renouvellement. Notre homme se dit confiant pour la suite, car « à ma grande surprise, lorsque j’ai commencé à faire savoir qu’il me faudrait bientôt un remplaçant, de nombreux collègues se sont portés volontaires. J’ai été touché par le fait que cette cause puisse intéresser autant de monde ».
Nous avons demandé à Manu s’il avait un conseil à donner à un nouveau collaborateur. Réponse de l’intéressé : « Que ce soit chez Satoriz ou ailleurs, et qu’on soit handicapé ou non, je crois qu’il est important d’aller vers les autres pour s’intégrer. Cela passe bien sûr également par le fait que les salariés en place, doivent aussi participer à la mise en place d’une politique inclusive handicap et diversité. Il ne faut porter aucun jugement hâtif sur nos collègues. Dans la plupart des cas, nous essayons de sensibiliser au maximum le collectif de travail lorsqu’un nouvel entrant présente un profil spécifique ou atypique. Nous avons observé que le fait que les collaborateurs soient informés en amont de certaines situations particulières, permet une intégration facilitée au sein de l’équipe ».
Manu a beaucoup œuvré pour l’inclusion au sein de l’entreprise, et se soucie de la continuité de sa mission après son départ. Mais il l’assure : « personne n’est irremplaçable, et la politique diversité et handicap de l’entreprise a de beaux jours devant elle ! »
